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Des titres en rafale pour la jeune athlète Océanne Muller

Championne d’Europe, championne du monde junior, 5e place aux Jeux olympiques de Tokyo… En quelques mois et à seulement 18 ans, Océanne Muller vient de réaliser un magnifique tir groupé. Elle s’épanouit aujourd’hui dans le tir, après une première vie sportive de karatéka. Rencontre.

« J’aime le sport, parce que ça nous donne des émotions qu’on n’a pas dans la vie de tous les jours. » A ce titre, l‘été d’Océanne Muller fut exceptionnel : elle a d’abord été sacrée championne d’Europe, en juillet, à Osijek (Croatie), avant de décrocher une 5e place aux Jeux olympiques (JO) de Tokyo. Et de finir en beauté en devenant championne du monde junior de tir à la carabine 10 m - sa discipline de prédilection - à Lima (Pérou), fin septembre.

Malgré tous ces titres prestigieux, l’émotion la plus forte reste celle ressentie « aux championnats du monde junior, à Zull (Allemagne), en 2019. Ma première grosse compétition. Mais aussi ma qualification pour les JO de Tokyo, car le suspense a été long. Je sautillais partout », raconte la native de Schiltigheim.

Karaté et tir en parallèle

Autant qu’elle s’en souvienne, Océanne Muller a toujours « fait du sport. Je bougeais tout le temps, alors mes parents m’ont d’abord inscrite au karaté, pratiqué par un oncle ». Très rapidement, elle commence la compétition et gravit les échelons. Même chose en tir, discipline où elle rejoint son père, un an plus tard. Sauf qu’au bout « de sept ou huit ans, il a fallu choisir l’un ou l’autre. Ce n’était plus possible d’évoluer en haut niveau dans les deux ». Elle opte pour le tir, qu’elle pratique à Brumath après des débuts à Ingwiller. « C’était là que j’avais le plus de chance de faire des résultats. Tout de suite, j’ai aimé la compétition, affronter d’autres personnes et mes propres limites. »

Pour autant, elle n’abandonne pas complètement le karaté : « Je pratique un peu avant chaque compétition, ça permet de décompresser et de travailler le cardio ». Car, n’en déplaise aux mauvaises langues, le tir, « c’est du sport ! Il faut être à la fois gainé, détendu, coordonné et stable, pour réussir à enchaîner 60 tirs en 1 h 15. Avec, en plus, les 4,5 kg de la carabine à supporter ! Il y a aussi une énorme préparation mentale ».

Musique, jeux de société…

Très proche de sa famille, installée à Brumath, c’est vers elle que vont ses pensées juste après une victoire : « Je les appelle en visio pour partager ces moments ». Pour autant, elle ne passe pas son temps vissée à son téléphone : « Je n’aime pas tellement ça. C’est même moi qui y suis le moins parmi les douze membres de l’équipe de France ! » Ca tombe bien : le tir impose une très bonne vue, donc de limiter les écrans ! Son temps libre, elle préfère largement le partager « avec mes parents et mes sœurs, sortir dans le jardin quand il fait beau, écouter de la musique, jouer à des jeux de société... Des trucs normaux, quoi ! »

En plus de sa moisson de titre, l’été dernier a constitué un autre tournant pour Océanne, qui a quitté le lycée pour l’université : « C’est totalement différent. Heureusement, j’ai des amis, déjà à l’université, donc je ne me sens pas trop perdue. Et ma meilleure amie est comme moi en Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives). Elle prend les cours pour moi quand je ne suis pas là ». Grâce au statut de sportive de haut niveau, Océanne va pouvoir réaliser sa première année « en deux ans ». De quoi lui permettre de suivre son entraînement de « 17 heures minimum par semaine ». Au Creps (Centre de ressources d'expertise et de performance sportive de Strasbourg), elle est suivie depuis quatre ans par Martial Anstett. Le choix des études de Staps s’est fait naturellement pour Océanne : « Je m’imagine plus tard faire le même métier que lui ».

A propos des JO, le Graal de tout sportif : « Honnêtement, je ne pensais même pas m’y qualifier pour cette année, alors c’était que du bonus ». Elle préfère se concentrer sur des objectifs à court terme, « au jour le jour » : en ce moment, ce sont les qualifications qui lui permettront, elle l’espère, de représenter la France aux prochains Jeux olympiques à Paris, en 2024 !

Elsa Collobert

 

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